« Les terroristes du XXIe siècle accouplent le démon du féminisme (folie, suicide) et celui du masculinisme (xénophobie, meurtre). Ils offrent une orgie de sang sur les terres de l'orgie de sexe. »
« L’homme tue et la femme rend fou » de Philippe de Vulpillières, publié par Culture & Racines (2021), se propose de déconstruire cette « Société du suicide » où la féminité et la virilité ont été broyés pour laisser place au versant obscur de leur sexe, et passer de civilisés et féconds à destructeurs et barbares. L'auteur offre une analyse chrétienne de ce phénomène, je rassure les plus athées d'entre vous les concepts utilisés sont parfaitement logiques et compréhensibles. La psychologie féminine et masculine sont très bien expliqués et le pourquoi de leur négation également. Cette négation et cette distorsion qui créent une violence inouïe et permettent aux barbares (cf. Alessandro Baricco) de s'installer.
Par contre un point impardonnable pour un auteur chrétien est cet amalgame qui revient à plusieurs reprises entre l'Islam et le Christianisme, et pire, celui entre Le Christ et Mohammed. Cela traduit soit un manque de rigueur intellectuel, et surtout spirituel, soit une mauvaise foi caractéristique d'une partie de la dissidence qui fait du pied à l'Islam depuis des années. Il faut choisir entre ces deux mondes possibles, où on se bat pour les valeurs chrétiennes et pour l'exemple du Christ, ou pour celles de l'Islam et de Mohammed. Les deux étant antinomiques, il est schizophrénique de les présenter comme interchangeables.
Malgré cela, l'essai reste particulièrement intéressant et bien construit, et traite de sujets allant des films populaires aux réflexions sociologiques et historiques. Une excellente réflexion condensée et claire qui démontre que la Tradition chrétienne et le conservatisme européen sont les seuls remparts face à cette destruction progressive de la morale au profit d'une société capitaliste libérale-libertaire, « et c'est le sacro-saint clivage gauche-droite qui assure sa pérennité, puisque les libéraux sont de droite (Républicains) et les libertaires de gauche (Progressistes) et que l'alternance politique revient donc à mettre un pied devant l'autre… ».
3 septembre 2021.
Commentaires de l’auteur :
Je traite effectivement l'islam avec respect et considération. Mais ce n'est ni un manque de rigueur intellectuelle, ni une opération de séduction.
Je suis catholique. Je crois en la divinité du Christ. Les choses sont claires.
Et les foisonnantes références bibliques de L'homme tue et la femme rend fou témoignent de mon enracinement absolu dans la thérapeutique christologique du cœur humain.
Ce que je souligne seulement, à la marge, dans mon livre, c'est que la morale islamique, aussi imparfaite et masculiniste qu'elle puisse être, est viable : elle forge des familles dignes de ce nom et, comme me le disait le recteur du séminaire catholique de Beit-Jala, elle assure intelligemment la paix sociale - dans les nations théocratiques en question.
Ensemencée par l'ivresse - désormais continuelle - de l'œil (écrans) et enfantée par - et pour - Mammon et Salomé, par - et pour - le dieu-argent et son clergé de Jeunes-Filles (des deux sexes), la « morale » compulsive de la Société du Suicide s'attaque frénétiquement, quant à elle, au socle inaliénable du corps social, la famille, pour en faire un nid de vipères et une effroyable usine à traumatismes. À la différence d'une société régie par l'austère loi islamique, la Société du Suicide ne peut donc pas - comme son nom l'indique - perdurer : sa dégringolade vers le chaos est implacable.
Détruire la famille saine, soudée et civilisatrice sur l'autel de ce que j'appelle […] la Partouze totale, c'est détruire l'enfance et détruire l'enfance, c'est détruire la santé mentale.
Cela, l'islam ne le fait pas - ou tout du moins pas structurellement.
Mais rassurez-vous, je ne lui fais pas les yeux doux : je hiérarchise les périls, voilà tout.
Christus vincit. Christus regnat. Christus imperat.
Nous avons une vision - un peu - divergente de l'islam mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne présente pas l'islam comme un « modèle à suivre ». Et je parle bien d'une morale « imparfaite et masculiniste » avec tout ce que cela implique comme iniquités et comme souffrances. Une dernière chose. Lorsque vous dites que c'est « factuellement faux » que l'islam amène la paix sociale et génère des familles dignes de ce nom (voir l’échange, ndlr), vous employez une formule inadéquate. Car la paix sociale - par opposition au chaos (Haïti, par exemple) - est - précisément - factuelle dans des pays comme l'Iran. Et quant aux familles musulmanes, affirmer qu'elles sont « factuellement » indignes est un abus de langage. À défaut de vous envoler pour Téhéran, jetez un œil, si vous avez un instant, sur l'épisode baptisé « La place de la femme n'est pas celle qu'on croit » de la chaîne YouTube Les artisans de demain. Ça ne prouve rien mais cela aide à adopter une approche plus nuancée. »
- Philippe de Vulpillières