Beaucoup imaginent que le Great Reset de Klaus Schwab et de Davos est une doctrine qui défend le primat du marché face à une protection des citoyens par l'État. Pour démasquer ce contre-sens absolu, Éric Verhaeghe confronte dans cette capsule ce qu'écrit vraiment Klaus Schwab avec la réalité.
Dans la vulgate contemporaine, que l’on entend dans une certaine droite comme dans une certaine gauche (comme dans un certain centre d’ailleurs), l’intervention de l’État dans l’économie est désormais parée de toutes les vertus, notamment parce qu’elle contre-carrerait le Great Reset concocté par Davos et parce qu’elle nous protègerait des débordements dont le marché, la finance internationale et la caste mondialisée seraient les producteurs quotidiens. Ce réassortiment commode et paresseux de la vieille vision socialo-keynésienne est devenu une sorte de mantra haineux dans de nombreux esprits pour qui le Great Reset est l’ennemi à combattre par-dessus tout. Sauf que… tout cela repose sur une profonde ignorance des préconisations publiées par le maître Davos. Répétons-le, insistons, rabâchons : l’essence du Great Reset est de préconiser une nouvelle économie dirigée en mode Mélenchon, avec des politiques “solidaires” destinées à garantir la paix sociale. Contester le Great Reset aujourd’hui, ce n’est certainement pas contester le marché. C’est par définition contester le contrôle social par l’État.