Le pouvoir des Loubavitch : une influence mondiale ?

Le mouvement Loubavitch, ou Habad-Loubavitch, est l’un des groupes les plus influents du judaïsme hassidique. Originaire de Biélorussie au XVIIIe siècle et fondé par Rabbi Schneour Zalman de Liadi, il s’est transformé au XXe siècle en un véritable réseau international de pouvoir, principalement sous l’impulsion de son dernier grand leader, le Rabbi Menachem Mendel Schneerson (1902-1994). Officiellement présenté comme un mouvement religieux œuvrant à la diffusion du judaïsme et à la pratique des sept lois noachides auprès des non-juifs, il exerce en réalité une influence politique, financière et diplomatique considérable, notamment aux États-Unis, en Russie et en Israël.

Les Loubavitch se distinguent par une activité missionnaire agressive, non seulement à l’égard des juifs éloignés de la pratique religieuse, mais aussi des non-juifs. Leur objectif ultime est d’accélérer la venue du Messie, en incitant l’humanité entière à se conformer aux lois noachides. Ces préceptes sont souvent promus sous une façade humaniste et universelle, mais leur reconnaissance dans plusieurs pays (notamment aux États-Unis) pose un réel problème pour le christianisme, puisque les noachides interdisent le culte de la Trinité et considèrent que la foi chrétienne est une forme d’idolâtrie.

Menachem Mendel Schneerson, figure majeure du mouvement, a été considéré par certains de ses disciples comme le Messie juif, ce qui confère à la secte une dimension quasi-messianique et une organisation paramilitaire dans son déploiement international. Depuis la mort de Schneerson en 1994, une partie du mouvement continue de croire qu’il est toujours vivant et qu’il reviendra instaurer l’ère messianique, une croyance qui confère à la secte une dynamique politico-religieuse très particulière.

Le réseau Loubavitch a su s’imposer dans les hautes sphères du pouvoir, notamment aux États-Unis et en Russie. Aux États-Unis, plusieurs présidents ont entretenu des relations étroites avec la secte, notamment Ronald Reagan, George W. Bush et Donald Trump. Le mouvement a réussi à faire proclamer par le Congrès américain le « Jour de l’Éducation et du Partage » en hommage au Rabbi Schneerson, ce qui témoigne de son infiltration dans les institutions fédérales.

En Russie, les Loubavitch ont noué des liens privilégiés avec Vladimir Poutine, notamment par l’intermédiaire du grand rabbin de Russie, Berel Lazar, une figure loubavitchienne proche du Kremlin. Ils sont ainsi devenus les interlocuteurs officiels du judaïsme en Russie, écartant progressivement les autres courants juifs du pays et bénéficiant d’un accès privilégié aux cercles du pouvoir.

En Israël, les Loubavitch ne sont pas officiellement affiliés aux partis politiques, mais leur influence est énorme. Ils participent activement à la radicalisation religieuse du pays et au mouvement messianique qui pousse à la reconstruction du Troisième Temple à Jérusalem, un projet aux implications géopolitiques explosives. Ils ont également un rôle clé dans le soutien aux colonies juives en Cisjordanie, et leur idéologie messianique les pousse à prôner une approche dure vis-à-vis des Palestiniens.

- Ils sont des relais d’influence pour le judaïsme orthodoxe ultra-nationaliste.
- Ils agissent comme des points d’ancrage diplomatiques et culturels pour promouvoir les intérêts juifs dans le monde.
- Ils servent parfois de relais pour le renseignement israélien, selon plusieurs analystes géopolitiques.

Les Chabad Houses permettent aux Loubavitch de contrôler les communautés juives locales et de les aligner sur leurs objectifs religieux et politiques, en écartant progressivement les tendances plus modérées du judaïsme.

Le mouvement Loubavitch-Habad est connu pour son influence au sein des cercles mondialistes, en particulier aux États-Unis, en Russie et en Israël. Cependant, il est aussi en lien avec certains courants anti-mondialistes qui, de prime abord, s’opposent à ce que les Loubavitch semblent représenter.

Plusieurs figures de la dissidence politique et médiatique ont entretenu, volontairement ou non, des relations avec des cercles loubavitchiens :

- Donald Trump, pourtant perçu comme un opposant au « Deep State », a bénéficié d’un soutien fort des milieux loubavitchiens aux États-Unis. Son gendre Jared Kushner est issu d’une famille liée à ce courant, et des rabbins influents de Habad ont participé à sa campagne et à son administration.
- En Russie, Vladimir Poutine a consolidé ses liens avec les Loubavitch à travers le Grand Rabbin Berel Lazar, tout en se présentant comme un rempart contre l’Occident décadent.
- En France, plusieurs personnalités dites dissidentes ont des liens avec des réseaux loubavitchiens, soit par des relations personnelles, soit par des relais financiers ou idéologiques.

Cela peut sembler contradictoire : pourquoi un mouvement aussi influent parmi les élites mondiales entretiendrait-il des liens avec certains leaders du camp dissident ?

Les Loubavitch promeuvent une vision traditionaliste et rigoriste de la société, ce qui peut séduire certains catholiques et conservateurs qui rejettent l’idéologie progressiste et mondialiste.

- Ils s’opposent officiellement à l’athéisme, au matérialisme et à la décadence morale occidentale.
- Ils dénoncent la culture LGBT, l’avortement et l’individualisme exacerbé.
- Ils prônent un retour aux valeurs spirituelles et à un ordre moral strict.