Le « shaming », une pratique dont Eric Verhaeghe a lui-même été la cible lorsqu'il était haut fonctionnaire. F.Froger / D6, pour France Soir.
Xavier Azalbert et Éric Verhaeghe, le directeur du Courrier des Stratèges, étaient réunis, ce lundi 13 décembre, pour un Entretien essentiel, qui s’est davantage apparenté à une discussion. Au cœur de leurs échanges : le « shaming ». Un procédé qui consiste à donner les identités des bureaucrates « qui profitent de la protection de l’État pour faire passer leurs idées personnelles avant l’intérêt général. […] Ces gens-là doivent être durement sanctionnés », tempête Éric Verhaeghe.
Diplômé de l’ENA, lui-même a fait l’objet d’une attaque de la part du magazine "60 millions de consommateurs" à l’époque où il officiait dans la haute fonction publique.
« Ce n’était pas agréable, mais je trouvais très bien que la démocratie fonctionnât de cette façon. […] À l’époque, j’avais un chauffeur, trois voitures de fonction, un jardinier, une terrasse en bois de luxe avec vue sur tout Paris. La contrepartie, c’est que j’avais des comptes à rendre aux citoyens. »
Concernant la situation actuelle, Éric Verhaeghe, constate qu’un certain nombre de fonctionnaires zélés vont au-delà de la loi sur le passe sanitaire. Comme le relate le Courrier des Stratèges sur son site, le directeur de l’Institut Curie a ainsi appelé la brigade anticriminalité pour intervenir auprès d’une jeune patiente de 33 ans, atteinte d'un cancer, à qui on interdisait l’accès au motif qu’elle n’était pas vaccinée et que son test n’était plus valable depuis quelques heures. « Que ces gens-là ne s’imaginent pas qu’ils vont pouvoir échapper aux poursuites », prévient Éric Verhaeghe.