Le néoconservatisme n’est pas un courant intellectuel : c’est une machine de guerre idéologique conçue pour maintenir la domination mondiale de l’empire américain. Issus des milieux trotskystes juifs new-yorkais, les premiers néocons ont opéré une mutation spectaculaire : du marxisme révolutionnaire à la théologie du pouvoir global. En se réclamant de Léo Strauss, Irving Kristol et James Burnham, ils ont bâti la doctrine d’un État profond auto-protecteur, détaché du peuple et fondé sur la permanence du contrôle mondial. La Seconde Guerre mondiale, puis la Guerre froide, leur ont offert l’appareil parfait : le complexe militaro-industriel, les services secrets, les think tanks et les ONG d’influence. Ce système, devenu une entité autonome, a transformé la politique étrangère américaine en impérialisme managérial permanent, justifié par le langage des droits de l’homme et de la démocratie.
Sous Reagan, Bush et Clinton, ce réseau a verrouillé le pouvoir fédéral et diffusé sa vision messianique : la mission divine des États-Unis comme gendarme du monde. Derrière les discours moraux, une logique purement impériale : instrumentaliser les peuples, créer des ennemis, fomenter des guerres pour nourrir l’appareil d’État et ses industries. Le néoconservatisme a transformé la démocratie américaine en structure impériale. Laurent Ozon démontre que cette « élite impériale » n’est pas née d’une idéologie, mais d’un intérêt vital : préserver une oligarchie financière et militaire devenue plus puissante que le Congrès et la Constitution. Ce deep state a pris possession du pouvoir réel, tandis que le peuple américain n’a plus qu’un simulacre de souveraineté.
Israël, pivot idéologique et catalyseur du messianisme occidental
Le cœur du système néoconservateur bat à Jérusalem. Depuis la guerre des Six Jours, les néocons ont placé Israël au centre de leur doctrine géopolitique et morale. Le sionisme politique, allié à la mythologie biblique, sert de socle à un projet civilisationnel : fusionner l’exceptionnalisme américain et la mission divine d’Israël. Pour ces faucons, toute puissance contestant la suprématie israélo-américaine est l’incarnation du Mal. Ce schéma manichéen structure les guerres modernes : Irak, Syrie, Iran, Libye, et aujourd’hui Russie. Le néoconservatisme ne défend pas la démocratie, il défend un projet religieux et impérial, où la domination d’Israël sur le Moyen-Orient symbolise la domination de l’Occident sur le monde.
Ce messianisme politico-religieux s’étend désormais à l’Europe. En France, une intelligentsia issue de l’extrême gauche – BHL, Glucksmann, Kouchner, Bruckner – a repris le flambeau moral des néocons. Ces “nouveaux croisés” de la démocratie humanitaire ont justifié chaque intervention militaire au nom des droits de l’homme. De la Yougoslavie à la Syrie, leur “morale” a toujours coïncidé avec les intérêts américains et israéliens. Leurs relais médiatiques ont imposé un catéchisme atlantiste et russophobe, effaçant la tradition gaullienne d’indépendance. Cette contamination néoconservatrice a fait de la France un auxiliaire militaire et moral de l’empire, transformant l’Europe en colonie consentante du bloc occidental.
Trump, la Russie et la chute du vieil empire occidental
Recension sur Jeune-Nation.
Piero San Giorgio
Pierre Hillard
Éric Verhaeghe
Frédéric Delavier
Lucien Cerise
Francis Cousin
Youssef Hindi
Joseph A. Tainter
Modeste Schwartz
Pierre-Antoine Plaquevent
Philippe de Vulpillières
Jean-Loup Izambert
Alexandre Caget
Vol West
Cris Millennium
Dmitry Orlov
Jean-Philippe Lévêque
Iurie Roșca
Michel Drac
Laurent Obertone
Édouard Husson
Xavier Moreau
Laurent Ozon
Robert Steuckers
Pepe Escobar
