Pologne : Quelles sont les conséquences de la guerre hybride menée par l’OTAN ? Lucien Cerise s’entretient avec Konrad Rękas (2017)

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En avril 2017, les anciennes éditions Le Retour aux Sources publiaient en ligne sur Scriptoblog un entretien mené par Lucien Cerise avec Konrad Rękas, journaliste et homme politique polonais, président du conseil régional de Lublin en 2003-2004. Konrad Rękas était à l’époque vice-président du parti Zmiana, dont le fondateur Mateusz Piskorski fut emprisonné en Pologne entre mai 2016 et 2019 parce qu’il était un peu trop sympathisant de la Fédération de Russie. Konrad Rękas et Lucien Cerise se sont ensuite rencontrés à deux reprises : en Iran, pendant le colloque New Horizon de 2017, et en Moldavie, pour le 3e forum de Chișinău organisé par Iurie Roșca en 2019.
 
Culture & Racines vous propose de redécouvrir cette interview qui reste d’une brûlante actualité en 2022.


1) Lucien Cerise : en Pologne, le député Janusz Korwin-Mikke et le journal satirique NIE ont parlé de la formation près de Varsovie de militants ukrainiens et de tireurs d’élite actifs pendant l’EuroMaïdan, la révolution colorée de l’hiver 2013-2014 en Ukraine. Qu’en pensez-vous ?
 
Konrad Rękas : Tout d’abord, il existe de nombreux éléments attestant que l’EuroMaïdan en général – en tant qu’opération de changement de régime en Ukraine – a été préparé et programmé par le Département d’État américain pendant l’automne 2013 à l’atelier « TechCamp » de Varsovie. C’est à cette occasion que les rôles auraient été distribués et le scénario initial de « soulèvement spontané » dessiné. Bien sûr, toutes les preuves définitives n’ont pas encore été exhibées, mais il est d’ores et déjà possible de s’appuyer sur des faits tangibles. Il ne fait aucun doute qu’en Ukraine opéraient non seulement des « militants » formés en Pologne, mais aussi des mercenaires recrutés directement ou loués en Pologne. Il y a sur ces points de nombreux témoignages et toutes les contestations émanant de sources polonaises officielles doivent être lues avec beaucoup d’attention car elles travaillent davantage à susciter une émotion indignée qu’à interroger des faits précis.
 
En juin et juillet 2014, une enquête commune russo-polonaise a confirmé l’article de l’hebdomadaire NIE sur l’entraînement de terroristes ukrainiens au Centre de formation de police de Legionowo (bien que les auteurs de la publication, terrifiés par ses implications, ou pour d’autres raisons seulement connues d’eux-mêmes, aient essayé maladroitement de tourner leur matériau en blague). Déjà, au printemps 2014, l’organisation Powiernictwo Kresowe sous ma direction a demandé au Bureau du Procureur général une explication claire sur la formation en Pologne des « snipers » qui ont joué un rôle décisif lors des événements de la Verkhovna Rada d’Ukraine (parlement ukrainien) le 20 février 2014. Comme on s’en souvient, Janusz Korwin-Mikke était certain que cette formation avait bien eu lieu – alors que le Premier ministre polonais de l’époque, Donald Tusk, le niait avec une égale conviction. Nous voulions que les enquêteurs demandent aux deux hommes d’où ils tiraient leur assurance. Notre notification au ministère des travaux préparatoires du bureau du Procureur général est allée au bureau du Procureur du district de Varsovie, qui n’a pris aucune mesure, ni engagé de procédure, malgré les évidents soupçons de violation de l’article 142 du Code pénal polonais. Dans cette situation, il nous reste à compter sur les témoins qui ont rencontré les Ukrainiens en formation, ainsi qu’à réfléchir sur les accords d’échange et de coopération officiellement conclus, en particulier dans le domaine de la police et de la « lutte contre le terrorisme ». Comme il arrive souvent dans la réalité polonaise orwellienne, certaines choses sont nommées par leur contraire : les opérations de déstabilisation internationale sont appelées « Coopération pour la stabilité » et la formation des terroristes devient une « participation à l’opération anti-terroriste ».
 
Je sais que des mercenaires polonais, probablement employés d’« entreprises de sécurité », sont allés en Ukraine pour lutter contre la Nouvelle Russie, parce que moi-même je les ai vus là-bas. En tant que correspondant, je pouvais travailler du côté ukrainien sur le front en 2014. Il semblait que les parties intéressées par le test de leur équipement dans les conditions dites « opération anti-terroriste » (ATO) n’avaient aucun désir de confier des hélicoptères, des véhicules de combat ou des positions de missiles aux soldats ukrainiens, et encore moins aux « volontaires », d’où la présence des étrangers, y compris des Polonais impliqués dans la manipulation du matériel plus perfectionné et dans l’infrastructure militaire. Malheureusement, des informations fiables du côté du Donbass ont également prouvé la présence de Polonais, morts au combat au tournant des années 2014-2015. Cette information n’a pas filtré dans les médias en Pologne car personne n’a intérêt à les exposer. Pour le dire brutalement : du côté Nouvelle Russie, on ne fait pas de prisonniers parmi les mercenaires occidentaux, car on est convaincu que cela donnerait un prétexte pour reconnaître les républiques populaires comme des « organisations terroristes qui détiennent des otages », ce qui justifierait un engagement encore plus offensif de Kiev. Cependant, il existe des preuves matérielles que des citoyens polonais se sont battus et se battent sur le front du Donbass.
 
Un autre point est l’activité des Ukrainiens ayant la nationalité polonaise, vivant en Pologne ou travaillant ici, voire ayant une propriété ici. Leurs voitures avec des plaques d’immatriculation de Chełm et Przemyśl remplies d’armes et transportant des « volontaires » signalent leur participation à la guerre. L’agitation pro-guerre est menée également auprès des étudiants ukrainiens en Pologne par le séminaire gréco-catholique de Lublin et par d’autres centres, ce qui montre que les Ukrainiens arrivant sur notre territoire ne fuient pas tous la guerre et que certains milieux ukrainiens en Pologne, anciens comme nouveaux, sont intéressés par une participation active à la guerre en Ukraine. Le trafic clandestin de matériel et d’équipement militaire entre les deux pays était bien connu de l’avocat ukrainien Piotra Stecha, mort en 2016 dans des circonstances inexpliquées. Le même qui a mené un débat sur le développement futur des listes électorales de la minorité nationale ukrainienne au parlement polonais.
 
Un dernier aspect de la même affaire embarrassante et affectant l’ordre juridique de Pologne, c’est le traitement systématique dans les hôpitaux polonais des « militants » et terroristes ukrainiens au frais des contribuables polonais. Le financement de cet accueil a été soutenu par les gouverneurs de la région de Lublin (Krzysztof Hetman, du Parti populaire polonais, PSL) et de Podkarpackie (Władysław Ortyl, du parti conservateur PiS). En juillet 2015, à Lublin et en Silésie, notre enquête journalistique a confirmé des séjours de réadaptation pour le bataillon néo-nazi Azov, menés auprès du Centre de réadaptation du 1er Hôpital militaire clinique avec la Polyclinique SPZOZ à Lublin.
 
La 3e République polonaise forme des terroristes ukrainiens, aide leurs équipes en leur fournissant un soutien de mercenaires polonais, offre une organisation de base sur notre territoire puis finance également les traitements de remise en forme afin qu’ils puissent continuer à se battre. Pour l’instant, c’est contre la Nouvelle Russie. L’expérience historique et la connaissance des réalités de l’Ukraine permettent de dire que c’est seulement une question de temps avant que ces mêmes « combattants » ne remercient les Polonais par une reconstitution réaliste des massacres de Volhynie.
 
2) Lucien Cerise : Le KOD (Komitet Obrony Demokracji, Comité de défense de la démocratie), c’est-à-dire George Soros, organise des manifestations en Pologne depuis plusieurs mois. Pensez-vous qu’il y a un risque d’une révolution colorée et d’une guerre civile, comme en Ukraine ?
 
Konrad Rękas : Les gens ne font pas la révolution en étant rassasiés et satisfaits, quand bien même ils seraient temporairement un peu frustrés. Et surtout, dans tous les développements autour de l’affaire de la Cour constitutionnelle, de la « manifestation noire » pro-avortement, du blocus échoué du Parlement ou de la critique de l’élimination des collèges, il n’y a ni la force, ni le but, ni le contenu susceptibles de mobiliser de larges pans de la société, mais seulement certaines minorités déterminées et organisées. On ne peut donc pas y voir de rapport avec les révolutions colorées réalisées. Malgré certaines apparences, il s’agit plutôt seulement d’entretenir la notoriété de divers acteurs politiques pendant l’intervalle entre les élections. Les intérêts fondamentaux des financiers et de l’Occident ne sont pas menacés en Pologne. Contre qui se tiendrait Maïdan et qui devrait l’exécuter ?
 
En Pologne, et partout ailleurs dans le contexte de la démocratie représentative, nous avons à faire avec un jeu classique de polarisation aliénante. D’une part, une ambiance de conflit perpétuel est maintenue et va même s’intensifiant, ce qui doit décourager et aliéner le grand public, qui a développé une aversion pour ceux « qui ne font que se disputer ». La stérilité des querelles et la futilité des problèmes soulevés par la classe politique découragent en effet les autres milieux sociaux, sans même mentionner les près de 3 millions de Polonais vivant à l’étranger, de moins en moins intéressés par la politique intérieure. Pendant ce temps, une minorité reste sur le ring électoral et persiste dans la conviction que les différends s’exacerbent et s’affrontent pour quelque chose d’important, que les décisions prises sont révolutionnaires, que nous sommes dans des moments critiques de fin des temps et ainsi de suite. C’est un peu comme la circulation des hôtesses de l’air pendant le vol : si elles ne faisaient rien, les passagers comprendraient finalement tout l’inconfort de la situation, ce qui pourrait les conduire à des comportements potentiellement dangereux. Or, en écoutant les instructions, en boutonnant et déboutonnant des ceintures, en buvant, mangeant et en achetant du parfum, le temps passe. Et c’est aussi le sens et le but des « manifestations » en Pologne.
 
Il faut peut-être rappeler jusqu’à l’ennui cette évidence que pratiquement aucun parti parlementaire dominant de notre 3e République ne s’intéresse à l’essentiel quant à la situation géopolitique polonaise, laquelle surdétermine nos conditions économiques et sociales. Les disputes politiques, même quand elles engagent sincèrement leurs participants, ne peuvent rien changer sur le fond si l’on n’en tire pas les conclusions suivantes : restaurer la sécurité internationale de la Pologne en quittant l’OTAN, restaurer la souveraineté de la République de Pologne en quittant l’Union européenne, construire la position internationale du pays dans les réalités de l’ordre mondial multipolaire en cours d’élaboration – dont la plus emblématique expression est la croissance du groupe BRICS –, récupérer la souveraineté économique de la Pologne – qui fait aujourd’hui partie du territoire économique allemand – en reconstruisant son propre potentiel, y compris la nationalisation d’une partie de la richesse nationale, et un changement substantiel de politique socio-économique en Pologne par une politique pro-salaires, la progression de l’impôt et des investissements dans l’infrastructure sociale. Aucun de ces éléments n’est présent dans les programmes des principaux partis (bien que certains de leurs électeurs, dans leur aveuglement, aient sans doute un point de vue différent). On peut en outre s’attendre à ce que la moindre tentative de mettre en œuvre un tel programme provoque non seulement une réaction de George Soros, mais aussi de la part des centres de pouvoir occidentaux, qui bénéficient depuis des dizaines d’années de la politique désastreuse menée pour les Polonais en Pologne.
 
En théorie, en s’appuyant sur ces mots d’ordre, on pourrait tenter d’organiser un mouvement réel pour le changement en Pologne. Le problème est que ceux qui sont potentiellement menacés par sa création le savent. Donc, ils préfèrent décharger toutes les émotions et les frustrations sociales en soulevant des questions moins importantes. Cette stratégie donne des résultats depuis 1989 (et selon certains, depuis plus longtemps encore), alors pourquoi changer maintenant ? Pour résumer : la politique intérieure actuelle de la 3e République de Pologne est déchirée entre d’une part un attelage KOD/Nowoczesna/Platforma Obywatelska (Plateforme civique, parti de Donald Tusk), etc., autrement dit, des mutations successives d’agents pathogènes responsables des maladies qui affligent notre pays et notre peuple – et d’autre part le PiS, qui est mal adapté et un faux remède à ces maladies.
 
3) Lucien Cerise : Quelles sont les conséquences en Pologne de la guerre hybride menée par l’OTAN contre la Russie, que ce soit en termes de sanctions économiques – qui se sont finalement retournées contre l’Europe – ou d’immigration ukrainienne ?
 
Konrad Rękas : De manière sarcastique – mais en toute franchise – on pourrait souligner que les principales conséquences de la stratégie actuelle de l’Occident envers la Russie sont de rapprocher les Russes de leur président Vladimir Poutine et de renforcer les bases de l’autarcie économique de la Fédération de Russie. Selon divers scénarios médiatiques, les sanctions devaient soit couper les élites dirigeantes russes de toute relation et activité avec l’Occident, soit provoquer des rébellions sociales parmi les Russes ordinaires, et dans tous les cas mettre Moscou à genoux. Mais qui s’en souvient encore, tant les Occidentaux ont falsifié la réalité des trois dernières années ? Bien sûr, et c’est le revers de la médaille, le rôle de la Russie dans la géopolitique internationale ne doit pas être surestimé, non pas pour des raisons de facteurs économiques ou de puissance (puisque ces facteurs confirment exactement la position impériale de la Fédération), mais plutôt à cause de problèmes d’ordre psychologique. Les Russes tendent toujours à une certaine autosatisfaction : ou ils ne perçoivent pas la menace extérieure, ou ils surestiment leurs propres réalisations et réussites. On l’a vu pendant la période du Soyouz lorsque, de manière tout d’abord légitime, ils ont attendu calmement que l’Occident les surpasse au niveau industriel. Puis ils se sont étonnés que Soyouz n’existât plus. Aujourd’hui, ils sont à moitié anesthésiés, soit qu’ils pensent impossible un retour durable à la guerre froide, ou qu’ils voient la Crimée et Trump comme Dieu sait quelles victoires !
 
Ce point de vue ne perce qu’avec une grande difficulté dans l’opinion polonaise, mais je dirais que la Russie d’hier et d’aujourd’hui est une puissance principalement défensive dont les emportements expansionnistes ont découlé plutôt d’une certaine contrainte internationale pesant sur la géopolitique russe traditionnelle et la poussant à l’indépendance, au travers d’une sorte d’idéologie communiste et de l’expérience des deux blocs. D’elle-même, cependant, la Russie n’est ni un facteur de déstabilisation du monde, ni une menace pour la Pologne. Quels que soient les titres des journaux et des grands médias, la Russie n’a pas du tout besoin de soumettre le gouvernement polonais, que ce soit par la force ou par un quelconque autre moyen de pression. Et cela est dû à la fois au fait que l’importance géopolitique de la Pologne a été, est et restera probablement nulle, et que d’autre part les objectifs de la diplomatie russe sont satisfaits par les effets de la « Paix russe » en elle-même dans son étranger proche, auquel la République de Pologne en tant que telle n’appartient pas, tout simplement.
 
Dans ce contexte de la « défense » contre une menace inexistante, on ferait bien de tenir compte des coûts engagés. En 2014, au début de la guerre commerciale, le côté russe a calculé que le résultat des sanctions et embargos a provoqué une perte dans l’économie polonaise à hauteur de 1,11729 milliard de dollars. À titre de comparaison, les pertes et les coûts subis par les États-Unis – principal pays engagé dans la guerre commerciale contre la Fédération de Russie – s’évaluent à 688,26 millions de dollars. Pour l’Allemagne, on parle de 631,58 millions de dollars ; la France, 383,7 millions de dollars ; et pour le Canada, le plus actif récemment au niveau diplomatique contre Moscou, de 371,67 millions de dollars. À la marge, on peut ajouter que les analystes occidentaux ne se sont pas attendu à une telle divergence entre les pays de l’Union européenne, cette dernière rassurant en quelque sorte le côté polonais, qui comptait sur une plus grande « solidarité communautaire ». Au bout de quelques mois, il était devenu clair que ces attentes étaient complètement illusoires et les calculs russes se sont avérés plus précis, et le cas de la Pologne sous-évalué. Même le ministère polonais de l’Économie a reconnu que les pertes peuvent s’évaluer à environ 10 milliards de złoty par an. Pourtant, il semble que ce ne soit même pas le montant des estimations finales. En fait, nous ne savons pas combien nous avons vraiment perdu à cause des bagarres ukrainiennes, de la guerre commerciale décrétée contre la Russie et de l’effondrement ultérieur du marché ukrainien. En parallèle, cependant, la production agricole sans franchise de l’Ukraine a été introduite sur le territoire de l’Union européenne.
 
Une autre question est la campagne intensive menée pour que le marché du travail polonais accepte des immigrés en provenance d’Ukraine. Cela a commencé par des informations sur l’état actuel de l’emploi des Ukrainiens en Pologne. Je prendrai seulement les données de mon département natal de Lublin : dans la période 2014-2016, le nombre d’étrangers qui s’est présenté à l’assurance retraite ou santé de la sécurité sociale polonaise (Zakład Ubezpieczeń Społecznych, ZUS) est passé de 100 000 à plus de 237 000. Plus de la moitié d’entre eux (environ 138 000) est employée dans le cadre d’un contrat de travail. Une autre partie évaluée à 15 500 dirige sa propre entreprise ou travaille en indépendant. Plus de 60% des étrangers assurés sont des Ukrainiens. Pendant ce temps, selon l’organisation des employeurs et de l’Inspection nationale du travail, le nombre de travailleurs clandestins est au moins trois fois plus élevé. Les estimations très prudentes parlent de l’arrivée en Pologne d’au moins 1 million de « travailleurs invités » (Gastarbeiter en allemand) rien que pour l’année 2017, et des agences officielles du gouvernement encouragent à en prendre jusqu’à 5 millions, menaçant, dans le cas contraire, de l’effondrement de notre économie. Nous voyons sous nos yeux mis en œuvre de façon assez évidente un processus d’ingénierie sociale appliqué à l’identité nationale, qui mérite quelques observations :
• il s’agit, d’abord et avant tout, non pas d’aucune « perte dans l’économie polonaise », mais d’alimentation extérieure du système de sécurité sociale, qui est plus proche de la faillite que jamais ;
• la force de travail à moindre coût de l’Ukraine entretient le vrai cancer de l’économie polonaise, soit des salaires trop bas, à travers lesquels on peut effectivement constater des pénuries d’emplois dans certains secteurs et rôles professionnels ; nous avons donc à faire non pas au traitement mais plutôt à la protection de la maladie, avant le traitement évident qui serait la hausse des salaires et la viabilité du marché du travail en Pologne ;
• même sans avoir repéré les problèmes ci-dessus, on éprouve une dissonance fondamentale entre l’immigration de millions de Polonais en Occident pour des activités qui sont ensuite réalisées en Pologne par des Ukrainiens. Cela va jusqu’à certains partisans enthousiastes de la mondialisation et de la libre circulation des travailleurs, qui commencent à remarquer que quelque chose ne va pas dans ce jeu de chaises musicales des peuples, et que la construction d’une économie mondiale selon les principes d’Alice au pays des merveilles ne peut en aucun cas représenter une solution – ou alors seulement pour un très court terme.
 
Mais tout s’explique, quand bien même des doutes croissants naissent de cette vue économico-centrique du monde qui pousse les Polonais hors du pays et les remplace avec des Ukrainiens, parce qu’il n’y a que le bilan financier qui compte, que les cotisations et taxes doivent s’accorder, et que nous n’avons plus à faire qu’à un conflit concernant l’ordre dans la liste des priorités. Pendant ce temps, l’immigration en provenance d’Ukraine doit être considérée non seulement au prisme de la « modernité » mais comme un fait acquis appartenant de plus en plus aux catégories du monde en émergence. Il reste cependant incontestable que l’afflux de plusieurs millions d’Ukrainiens en Pologne est une forme de colonisation. L’immigration économique moderne, y compris des Polonais dans les pays occidentaux, n’a pas de limite de temps, la plupart du temps. En règle générale, ces Polonais ne se contentent pas de gagner rapidement à l’étranger la somme suffisante pour acheter une maison ou une voiture, avant de revenir ensuite chez eux, mais ils s’installent définitivement dans un nouveau pays. Il n’y a aucune raison de croire que 5 millions d’Ukrainiens arrivant en Pologne se comporteraient différemment. En outre, une équation d’une seule ligne donne le nombre de Polonais partant à l’Ouest et le nombre de leurs remplaçants devant venir en Pologne. Cela peut sembler négligeable au niveau économique mais ça ne l’est pas sur le plan démographique – à savoir que les Polonais se sont dispersés dans de nombreux pays européens, tandis qu’avec 38 millions de Polonais (moins 2 à 3 millions à l’étranger), la Pologne devrait subir une immigration de peuplement dans des proportions supérieures à 13%. En effet, le nombre de 5 millions d’Ukrainiens actifs professionnellement n’épuise pas encore la question, car ce chiffre ne comptabilise pas les familles qui, en cas d’obtention d’un visa de travail permanent légal (sans complication et permissif), viendront probablement s’installer aux côtés de leurs hôtes sur le territoire de la République de Pologne. Une meilleure stabilité économique et sociale leur permettra de s’enraciner, de fonder des familles et... de se reproduire.
 
Quand pendant deux décennies et demie, on explique aux Polonais que la question nationale n’existe pas du tout, et que même si elle existe, elle ne vaut pas chez nous et que de toute façon elle n’a aucun lien avec les questions économiques, cela peut avoir des conséquences catastrophiques. Même si, en dépit des évidences, quelqu’un croit encore que « le capital n’a pas de patrie », il est clair que l’employé en a sûrement une. De nos jours, l’anachronisme n’est plus de penser en termes ethniques, mais de les ignorer par la force. Les prochaines décennies du XXIe siècle verront renaître le temps des nationalismes, des déplacements de frontières et des guerres, et personne, pas même les Polonais qui veulent toujours croire que la paix est définitive et les frontières permanentes, ne devra s’en étonner. On voit comment évolue la vie d’une communauté d’immigrés économiques et qui maintient des liens ethniques avec un pays d’origine limitrophe – ce que nous pouvons demander aux Serbes également. La différence est que, chez ces derniers, l’irrédentisme albanais s’est étalé sur des années alors que les dirigeants polonais souhaitent raccourcir ce processus au maximum et fonder notre Kosovo dans le délai maximum de la prochaine décennie.
 
4) Lucien Cerise : Que pensez-vous du groupe de Visegrád et de la position de la Pologne au sein de l’OTAN vis-à-vis du gouvernement et de la Russie ?
 
Konrad Rękas : Cette fiction du groupe de Visegrád date des années 90, quand elle devait compenser par de la communication et des « Public Relations » la fin de la coopération réelle des pays de la région au sein du Pacte de Varsovie et du COMECON (Conseil d’assistance économique mutuelle), et préparer tranquillement par des slogans l’annexion, déjà pressentie, dans l’OTAN et la Communauté européenne. Cette propagande est aujourd’hui parfois ressuscitée sur deux questions : l’immigration – de manière constructive – et les relations avec la Russie – pour la stigmatiser.
 
Comment se fait-il que ce mythique « front commun de Visegrád » ait une telle importance pour la Pologne ? Tout d’abord, il n’a jamais existé. Le groupe de Visegrád ne risque pas de mourir, puisqu’il n’a jamais été en vie. Quelques conversations non officielles de premiers ministres et de ministres ne suffisent pas à construire une quelconque alliance, et pas seulement parce que Beata Szydło ou Ewa Kopacz [premiers ministres de Pologne] ne sont pas du même calibre que Victor Orbán ou Robert Fico. Même Kaczynski président n’a rien construit sur le terrain Baltique-Carpathes, et ne construira rien parce que tout simplement l’ordre ne vient pas d’en haut – essentiellement des architectes américains de la scène internationale. Je reste donc sceptique quant aux chances de construire une « solidarité d’Europe centrale », bien que ce serait un phénomène positif si la réalisation d’une Union européenne bis ou d’une « Europe de deuxième catégorie » permettait de catalyser la destinée destructrice de l’UE, et non sa survie sous la forme d’un prétendu « euro-réalisme ». J’ai aussi des doutes sérieux que ce « Visegrád réel » puisse être atteint sur la seule base de la question des immigrés : hormis ceux qui ont un vrai problème comme la Hongrie, les gouvernements de nos voisins du sud travaillent plutôt à de la communication à usage interne ou en rapport à l’Union européenne (et en particulier aux États-Unis), et non à la réorientation durable de leur géopolitique.
 
D’autant plus qu’on observe régulièrement dans les médias polonais des commentaires scandalisés tels que : « Il n’est pas question d’une quelconque solidarité de Visegrád, car Orbán parle avec Poutine, Fico avec Medvedev, et même Zeman était à Moscou ! » Quand il se passe quelque chose d’important dans notre région du monde, c’est parce qu’il y a trop d’agents de Poutine ! Mais si la capacité de réfléchir tranquillement, détachée du format médiatique de la réflexion, était donnée au public, alors peut-être que même les pauvres Polonais dupés pourraient se rendre compte que la 3e République de Pologne, avec son aveuglement pro-ukrainien et antirusse, est dans notre partie du monde complètement isolée, avec la petit exception des Lithuaniens qui n’arrivent pas à se décider s’il faut haïr davantage les Russes ou les Polonais… La russophobie et la promotion sans discernement du régime oligarchique en Ukraine ne sont pas si évidentes, ni très à la mode, ni... très unificatrices de l’Europe, comme on le dit aux Lechit (ancêtres des Polonais, équivalent des Gaulois, NDLR). Pour clarifier la situation, demandons-nous simplement sur quelle base concrète édifier une véritable coopération d’Europe centrale ? Un facteur de cohésion résiderait dans le fait de normaliser les relations, si ce n’est de toute l’UE, au moins de nos pays avec la Russie et d’autres pays de l’Union économique eurasiatique.
 
Viktor Orbán, Robert Fico et Milos Zeman ont des parcours politiques différents, chacun d’eux agit au nom des intérêts particuliers de son propre pays (Hongrie, Slovaquie, République tchèque), et pourtant tous sont arrivés à des conclusions similaires, notamment que l’escalade du conflit en Ukraine ne sert à rien ni à personne dans notre partie du monde. Et qu’il vaut mieux éviter de s’exposer à des problèmes pour les bénéfices de quelqu’un situé dans un autre hémisphère. Que l’on parle des immigrés, ou de l’obéissance excessive aux autorités de Bruxelles, ou de l’intégration de l’Europe centrale – nous devons revenir au même point de départ, c’est-à-dire aux intérêts vitaux de la Pologne, qui sont la pacification de l’Ukraine et la normalisation des relations russo-polonaises. Et le plus tôt nous comprendrons cela, d’autant plus calmement et efficacement nous commencerons à dénouer les autres questions, non seulement internationales.
 
5) Lucien Cerise : Que se passe-t-il avec Mateusz Piskorski (en 2017, NDLR) ?
 
Konrad Rękas : Pour le dire brutalement, on n’enferme pas les opposants politiques pour les libérer après, ni pour leur permettre d’élaborer leur légende politique auprès de leurs soutiens. Mateusz est en détention préventive depuis le 18 mai 2016 sans aucune charge autre que « soupçon de violation de l’article 130, paragraphe 1 du Code pénal ». Tous les détails de l’affaire ont été cachés, ce qui donne un grand confort de travail à l’Agence de sécurité intérieure, au bureau du procureur et aux agitateurs du camp du pouvoir. Ils peuvent prendre des airs sages et mystérieux – « Il y a quelque chose, mais malheureusement nous ne pouvons pas en dire plus » – ils peuvent envoyer divers messages, du plus primitif, adressé au grand public, « C’est un espion ! », au plus nuancé, « La coopération avec les services de renseignement étrangers prend beaucoup de formes », et même laisser entendre que Mateusz soit libéré après le sommet 2016 de l’OTAN (mais il ne l’a pas été), ou le contraire, et enfin, comme on peut le voir, signifier qu’ils ont les moyens d’enfermer chacun sous un prétexte librement inventé. Les candidats potentiels pour représenter l’opposition ont été efficacement intimidés – au-delà des simples citoyens – et renforcés dans la conviction que s’il est permis d’avoir un petit désaccord avec les ministres de l’Éducation ou de la Santé à propos de l’état des services publics, par exemple, le fait de nourrir un avis différent du ministre des Affaires étrangères sur les orientations diplomatiques et géopolitiques relève de la trahison d’État !
 
Le tribunal, tout d’abord déterminé à prolonger la détention sur la base de documents secrets (et comme on peut le supposer, non existants), a finalement donné au procureur un délai de 9 mois (à partir de février 2017) pour formuler l’acte d’accusation ou libérer Mateusz Piskorski. Les enquêteurs ont répondu de manière officieuse et suggestive que l’enquête pouvait être encore menée dans une nouvelle direction, de sorte que… tout ce cirque recommence depuis le début et s’étire indéfiniment, en évitant l’impératif de ne pas dépasser une durée d’emprisonnement de plus de 12 mois sans acte d’accusation (et plus de 24 mois avant le verdict en première instance). Une image sans équivoque qu’aucun travestissement ne peut cacher émerge cependant des interviews et recherches réalisées spontanément par des collaborateurs de Mateusz, y compris parmi les gens qui ont « fauté » en lui écrivant une lettre en prison : il n’y a rien, et l’arrestation n’est pas tant une détention provisoire prolongée qu’une répression par l’isolement.
 
Comme je l’ai écrit immédiatement après l’arrestation de mon ami : on n’est pas intelligent, ni courageux, ni honnête si l’on croit aux accusations portées contre Mateusz Piskorski, a fortiori si l’on prétend qu’elles sont fondées. Dans le cas de Mateusz, tous les sujets touchés précédemment dans cet entretien convergent : la soumission des autorités de la 3e République de Pologne aux États-Unis et à l’Ukraine, le jeu des Polonais consistant à alimenter le conflit avec la Russie, le maintien en toute impunité de notre pays dans un état de colonie et de crise socio-économique permanente. Mateusz Piskorski est l’un des rares politiciens polonais qui peuvent désigner clairement ces vrais problèmes de notre pays – et proposer de véritables remèdes. Et c’est pourquoi Mateusz est en maison d’arrêt, et non pas les faux opposants ou les délinquants économiques, ce qui peut conduire à un certain pessimisme sur la situation et les perspectives de la Pologne.
 
6) Lucien Cerise : Comment percevez-vous d’un point de vue polonais l’action de Donald Trump à la tête des États-Unis ?
 
Konrad Rękas : Contrairement à certains rêveurs enthousiastes, je ne crois pas que l’élection de Donald Trump marquera un profond tournant néo-isolationniste, ni que les États-Unis remplaceront l’impérialisme par une politique « nationale ». Les seules choses que nous allons probablement observer seront des nuances ou des remaniements dans la liste des méthodes visant le même but hégémonique. Ensuite, il faut admettre que d’un point de vue strictement polonais, l’importance est faible de savoir si la neutralisation de la Chine permettra d’instaurer un diktat occidental en Russie ou si l’endiguement de la Russie affaiblira la concurrence chinoise. Dans le monde et dans la géopolitique d’aujourd’hui, il n’existe tout simplement pas de place pour la Pologne.
 
On peut bien évidemment s’amuser à noter le niveau de certains commentaires après le changement à la Maison-Blanche. Bien que je ne sois pas fan de Donald Trump – contrairement à beaucoup de gens sur internet – j’ai été fasciné par le matériau médiatique du type : « Le risque de guerre AUGMENTE avec la possibilité d’un accord entre Trump et Poutine ». Du fait que cela ne concernait pas la Chine, nous avons eu affaire également à ce genre d’arguments d’une logique remarquable : « En raison de la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, nous sommes obligés d’augmenter les prix du pétrole en Pologne ». Les admirateurs de Trump se laissent fasciner par leurs propres rêves (comme s’ils étaient eux-mêmes présidents des États-Unis) ou, au mieux, se réjouissent des « douleurs dans le derrière des Démocrates libéraux » et surestiment les questions proprement idéologiques (ou plutôt de propagande).
 
En attendant, comme dans presque toutes les autres matières, surtout du point de vue polonais, la GÉOPOLITIQUE reste la plus importante. Il faut donc tirer toutes les conséquences potentielles d’un accord de Trump et Poutine. Contrairement à ce que dit la propagande de la télévision polonaise, cela n’inclura rien de plus pour notre région du monde que la levée des sanctions antirusses et la résolution du problème ukrainien (c’est un autre débat que de savoir comment : statut concret de cogestion, désintégration, changement de l’équipe dirigeante sur compromis ou non occidentale, etc.). L’optimiste dira : « Eh bien, au moins, ce ne sera pas la guerre ! » Mais ce n’est qu’un côté de la médaille. L’autre aspect est la perpétuation du caractère PÉRIPHÉRIQUE de la Pologne. L’optimiste pensera : « Super, nous allons faire de l’argent en jouant un rôle de passerelle, etc. » Sans blague ? Ici, c’est la Pologne, donc si ça peut mal tourner, c’est ce qui se passera. La persistance dans une situation périphérique signifie aussi, entre autres, la consolidation du système dirigeant de notre pays et le maintien de sa dépendance économique vis-à-vis de l’Allemagne. Nous serons comme le Honduras, aux marges insignifiantes de l’empire. Bien sûr, c’est un meilleur scénario qu’une annihilation atomique. Mais il n’y a toujours aucun avenir pour les Polonais…
 
En tout cas, c’est ce qui apparaît d’un point de vue strictement national – le reste ne nous intéressant pas (sauf de manière théorique). Nous devons également nous rappeler que, de même qu’en URSS depuis au moins Brejnev, le leadership politique aux États-Unis est collégial et partagé. Avec un visage proéminent, certes, mais agissant presque uniquement comme une cause de frictions entre les groupes d’intérêt. À en juger pour l’instant, sur la base des déclarations et des actions de Trump, on pourrait considérer que le lobby visant à la reconstruction du marché intérieur aux États-Unis semble cette fois-ci plus fort que les groupes financiers, toujours déterminés à déclencher une guerre rapide pour dissimuler la faillite du système spéculatif mondial, avec le soutien indéfectible du complexe militaro-industriel. Paradoxalement peut-être, d’un point de vue polonais mais aussi compte tenu de la nécessité de faire advenir un ordre international vraiment différent, la victoire d’Hillary Clinton aurait été plus utile, en accentuant les fractures des sociétés américaine et occidentale, et avec des élites dirigeantes précipitant le déclin, ce qui vaudrait peut-être mieux que l’état actuel de suspens géopolitique et financier à l’échelle mondiale (théorie de l’accélérationnisme, NDLR). Tout dégel éventuel, toute vraie nouvelle détente prolongeront seulement l’agonie du système, en endormant les adversaires qui évitent ainsi la confrontation au Nouvel ordre mondial toujours existant (soit l’Union des Républiques Démocratiques Américaines du monde entier), avec un transfert de la tension dans d’autres régions (certainement sur les probables relations américano-chinoises à venir, en place du conflit américano-russe), mais le bilan de tous ces « changements » sera le même que la prochaine « réforme » en Pologne : rien ne changera sur le fond, tout sera comme d’habitude, ce seront les mêmes qui gagneront ou qui perdront, et malgré des transferts à petites doses du niveau général de risque, le découragement et la satisfaction des autres resteront les mêmes pour l’essentiel.
 
Il y a aussi un autre aspect intéressant de la présidence de Donald Trump en rapport avec le Brexit (événements éloignés en apparence) qui a attiré l’attention notamment des indépendantistes gallois. Leanne Wood, la présidente du parti Plaid Cymru, a relevé l’annonce du premier ministre britannique, Theresa May, visant à construire un « nouveau marché commun » avec les milieux économiques néo-mondialistes soutenant Donald Trump, après que la Grande-Bretagne ait quitté l’Union européenne. Selon Plaid Cymru, le Brexit et la nouvelle (?) politique américaine faciliteront le moins-disant social – en termes de protection et de droits des travailleurs et des consommateurs – sous prétexte de « déréglementation », ainsi que la privatisation et la liquidation de secteurs entiers de l’industrie (par exemple, l’agriculture) dans les pays touchés par ce processus. La popularité de Donald Trump repose, entre autres, sur ses slogans antimondialistes. Cependant, derrière sa présidence, il y a des intérêts puissants qui veulent créer leur propre nouvelle version de la zone de libre-échange avec encore moins de protection sociale, prévient Leanne Wood. Nonobstant le fait que le peuple gallois voit un scénario mortel dans l’UE pour l’économie locale et la politique sociale, avec ses « principes un peu plus civilisés » – on peut accorder à Plaid Cymru que, sous couvert de lutter contre la mondialisation, les États-Unis sous la direction de Trump sont prêts à en réaliser la version la plus radicale. C’est juste que pour l’instant, cela se trame dans une autre partie plus développée du monde. Le verdict pour le reste de l’Europe est au mieux un peu différé, mais sa dimension elle-même a été considérablement aggravée.
Tous ces faits cumulés commandent aux Polonais de rester très prudents sur le président américain. Dans tous les cas, que ce soit grâce ou à cause du système de subordination internationale dans lequel nous sommes, ces choses ne nous concernent pas, donc nous n’avons pas à nous en soucier (comme dit un proverbe polonais). Et ça ne risque pas de changer.
 

Propos recueillis et traduits par Lucien Cerise de février à mars 2017.


Annexes.
« Lettre de Mateusz Piskorski, en prison à Varsovie pour des raisons politiques » (2017)
« Le prisonnier politique de l’Otan, Mateusz Piskorski, libéré ! » (2019)
Intervention de Konrad Rękas au 3e Forum de Chișinău (2019).
Intervention de Lucien Cerise au 3e Forum de Chișinău (2019).
Présentation de la traduction roumaine de « Neuro-Pirates » par Lucien Cerise au 3e Forum de Chișinău (2019).

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