Il propose aussi à ses lecteurs des pistes pour faire « sécession » afin de préserver leurs « droits naturels » et d’échapper à la « démagogie, c’est-à-dire la corruption de la démocratie, ces moments où la majorité se transforme en force d’oppression contre les libertés et l’État de droit ». Dans le cadre de son analyse, Éric Verhaeghe se montre très critique quant à la gestion de la crise sanitaire et au sort réservé aux Français non vaccinés :
« J'en veux à cette caste de bourgeois parisiens prêts à tout sacrifier, y compris la santé mentale de leurs enfants et de leurs petits-enfants, pour défendre leur train de vie, leur confort, leur santé. Nous sommes dirigés par une caste d'égoïstes absolus prêts à fouler aux pieds tous les droits des autres pour défendre leurs privilèges. »
D’après lui, la crise sanitaire a également « donné aux pouvoirs policiers l’opportunité d’avancer grandement » et de diversifier « leurs projets de mise sous surveillance ».
« Sous couvert d'urgence sanitaire, une multitude de décrets qui organisent l'encadrement de la libre expression, la surveillance et la reprise en main des populations sont passés », note l’essayiste.
« Toutes les données circulant sur les réseaux sociaux doivent faire l'objet d'une collecte et d'un traitement avec des algorithmes que personne ne connaît et qui permettent de surveiller l'activité des Français. […] En décembre 2021, le Conseil d'État a également validé des décrets autorisant le fichage systématique des opinions politiques, syndicales, religieuses, philosophiques de tous les citoyens du pays », ajoute-t-il.
Pour Éric Verhaeghe, le développement de ces dispositifs s’explique notamment par la crainte de troubles sociaux de grande ampleur :
« La caste mondialisée a globalement décidé de mettre les populations sous surveillance, et même sous une surveillance en progrès constant, afin de maîtriser au mieux le risque de révolte et de remise en cause d’un ordre qui lui profite. »
Selon lui, les projets d’identité numérique et d’euro numérique de la Commission et de la Banque centrale européennes s'inscrivent dans ce cadre et pourraient ouvrir la voie à un crédit social inspiré du système totalitaire chinois : « Il y a aujourd'hui une fascination de la caste pour le totalitarisme communiste. Le grand rêve est d’instaurer dans le capitalisme de connivence dans lequel nous vivons les méthodes de domination communiste chinoise. »
Afin d’échapper à l’emprise croissante de l’État, Éric Verhaeghe préconise la sécession, une démarche collective qui promeut l’émergence de groupes locaux fondés sur la coopération et le partage des compétences et des savoirs.
« Il faut créer légalement, pacifiquement, une société alternative fondée sur nos valeurs de liberté. Il faut créer des groupes où les gens se connaissent, où ils montent des coopérations locales. Il faut qu'ils organisent leurs propres écoles, leurs centres de soins, leurs réseaux de médecins », fait valoir l’ancien haut fonctionnaire.
Une démarche qui revêt également une dimension plus profonde :
« Nous assistons à notre effondrement spirituel. On ne sait plus si l’on est un homme ou une femme, on ne dit plus lui ou elle, on dit iel, tout cela est l'organisation de la décadence de l'esprit. Il n'y aura de liberté que dans le relèvement moral. »