« Ce qui tue ce pays, c'est l'entre-soi des élites » I Éric Verhaeghe sur France Soir

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« Si on avait voulu élire un président absolument attaché à faire de la France une simple puissance régionale et à la dépouiller de toutes ses ambitions internationales, on aurait choisi Emmanuel Macron. […] Ce qui se passe ne France est devenu une simple anecdote qui occupe les petites gens. », assène-t-il bien vite en expliquant que la politique intérieure est « devenue accessoire » pour le président, qu’il a « d’autres choses à faire. »



Assurant regretter « la France de 86 », Éric Verhaeghe déplore qu’Emmanuel Macron ait « continué l’hyper présidentialisation du régime ». Selon lui, « il écrase les autres et cannibalise sa majorité », tout en bannissant « ceux qui ne sont pas comme lui ». Un « réflexe de la bourgeoisie dominante », à en croire notre invité.

Côté Jean-Luc Mélenchon, le fondateur du Courrier des stratèges avoue qu’il « parvient à faire rêver les gens avec pas grand-chose », même si la gauche essuie « une défaite cuisante » (21 000 voix d’écarts), notamment à cause de l’abstention (52 %) et des phénomènes de barrages. Finalement, il faudrait selon lui « un concours de circonstances extraordinaires pour qu’il parvienne à obtenir une majorité relative à l’Assemblée nationale », mais cela reste possible.

C’est d’ailleurs une des deux issues qu’Éric Verhaeghe imagine : une majorité relative de la NUPES. Il considère même que ce pourrait être une aubaine pour Emmanuel Macron, car cela le délivrerait « de faire le sale boulot à Bruxelles ». Dans l’hypothèse (un peu farfelue) où Jean-Luc Mélenchon parviendrait à être nommé Premier ministre par le Parlement, notre « hyper président » n’aurait plus à « s’occuper de politique intérieure », et pourrait « plastronner sur les photos internationales » à sa guise.

L’autre issue du vote serait évidemment une majorité relative (sinon absolue) du parti présidentiel, et cela permettrait à Emmanuel Macron de « phagocyter la droite parlementaire », selon notre invité.

Quoi qu’il en soit, Éric Verhaeghe n’en démord pas : pour sauver la France, il faut « purger le radiateur », un « renouvellement complet des élites de ce pays », et la fin de la Ve République. « Je crois que la France reste un grand pays, nous confie-t-il, et que ce sont eux qui tirent la France vers le bas en nous expliquant que notre destin est d’obéir aux États-Unis« . « Ce qui tue ce pays, c’est l’entre-soi des élites », résume-t-il avant de conclure avec une sorte de morale : « Moi j’ai travaillé pour la République, pas pour la caste. Je considère qu’il faut rendre ce que j’ai reçu, mais pas servir. »

Source : France Soir

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